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QU'EST CE QUE LES LIGHT WORKERS ?* |
Qu'est ce que les Lignt Workers ?
Les Lightworkers sont des personnes comme vous et moi, qui souhaitent apporter plus de lumière et d'amour dans leur vie quotidienne, aux autres autant qu'à eux-mêmes. L'expression est née ces dernières années aux États-Unis. Il se trouve que la description de ces personnes ressemble étrangement à celle des ultrasensibles !
Est-ce une simple coïncidence ?
Les caractéristiques que l'on prête aux Light Workers sont en grande partie celles des hypersensibles : très grande empathie, désir d'aider l'autre, sentiment d'être décalé et agressé dans ce monde...
Les hypersensibles seraient-ils des hyperspirituels ?
Oui, je constate que les grands sensibles sont des êtres en quête spirituelle. On pourrait donc dire que les hypersensibles sont hyper-spirituels. Certains le sont consciemment, d'autres n'en ont pas encore vraiment conscience ou plutôt ne le formulent pas de cette façon, probablement du fait d’une distance par rapport aux pratiques religieuses traditionnelles dans lesquelles ils ne veulent pas être enfermés. Ce qui est sûr, c'est que tous les hypersensibles, ou presque, ont un grand désir de spiritualité au sens large du terme : vivre des relations humaines de qualité, développer la vie de l'âme, déployer ses ailes, être en contact avec des réalités subtiles ou supérieures, se relier à une transcendance. Tout cela ne relève pas que du mysticisme et peut être vécu de façon très concrète, très quotidienne. On ignore trop souvent que l'enfant baigne naturellement dans ce que j'appellerais une « évidence spirituelle » : le mystère, le subtil, l'invisible. La relation de l’enfant au surnaturel est innée. Ce sont les différents apprentissages, la morale, puis la société et ses conformismes qui nous poussent à refouler notre dimension spirituelle. Ceux qui étaient vraiment en lien avec le spirituel, ceux dont les « antennes » captaient d'autres fréquences, et qui ont dû plus tard faire des efforts pour correspondre aux codes sociaux et être intégrés dans la société, ceux-là sont malheureux, jusqu'à ce qu'ils se reconnectent à la dimension spirituelle de l'existence.
La plupart des Light Workers ne sont pas célèbres, ils ne font pas de miracles, ils ne publient pas de livres, c'est par leur comportement et leurs mots qu'ils touchent, au quotidien, le cœur et la conscience des autres. Comment ces déclics se produisent-ils, selon vous ?
Nous sommes tous touchés par le don, la bienveillance, le non-jugement, la justesse des actes et des mots, la générosité et la solidarité. Le déclic de conscience et l'ouverture du cœur se produisent lorsque nous sommes au contact de femmes et d'hommes qui vivent pleinement ces valeurs, qui les incarnent par leurs comportements et par leurs mots. Sans prêcher, sans juger, sans se mettre en avant, ils nous éclairent sur nous-même et sur le monde. Ils nous aident à nous interroger. Ils réveillent quelque chose d'endormi en nous : le sentiment diffus que la réalité ne s'arrête pas au visible, que nous pouvons tous contribuer à rendre le monde plus humain, que la vie a un sens, pas seulement une signification profonde et mystérieuse, mais aussi une orientation, une direction. Ces « ouvriers de la lumière » ont une qualité de présence, une bienveillance et une joie qui rayonnent. Pas forcément dans l'exubérance mais dans l'intensité juste, la lumière douce, un silence riche. C'est cela que nous captons et qui nous fait du bien.
Les Light Workers ont pour point commun, entre autres, de se sentir décalés, de ne pas appartenir vraiment à ce monde qui heurte leur sensibilité et leurs valeurs, qui les rejette parfois. Quels conseils leur donneriez-vous pour qu'ils s'y sentent mieux ?
D’abord, il me semble vital de retrouver son âme d’enfant, sa sensibilité enfantine. Toutes les traditions spirituelles insistent sur l’importance de l’enfant, du tout-petit, comme passeur. L’enfant ouvre au Royaume, au mystère, à la joie pure, à la lumière vivante, à l’amour vrai. Ensuite, il s’agit d’agir, à sa mesure, sans se sentir responsable de tous et de tout. Le sacrifice, l'abnégation ne font pas forcément avancer les choses plus vite. Pratiquer la politique des petits pas, se relier à des hommes et des femmes qui possèdent la même sensibilité, se tenir éloigné des personnalités dominatrices, autoritaires, égocentrées, doctrinaires et « légalistes ». Enfin, je conseillerais d’identifier tout ce qui peut apporter de la légèreté dans le quotidien, de la lumière, justement, du bien-être physique conscient aussi. Les hyper-spirituels ont parfois tendance à « décoller », ils doivent alors être attentifs à leur présence réelle, pour s'ancrer dans leur corps, dans leur existence incarnée sur terre, pour être là, tout simplement.
A l’opposé, que penser des personnes qui « se prennent pour le messie », ou de ceux qui avancent en proclamant qu'ils savent et sont là pour éclairer le monde ?
Cette réalité a toujours existé. Elle fait partie des risques de la recherche spirituelle. D’un côté, nous trouvons plus facile de croire un « guide » et de suivre ses préceptes, car cela nous évite le long chemin d’une vraie recherche sur soi-même, en soi-même et dans sa relation au divin. D’un autre côté, certaines personnes fragiles dérapent dans leur fort désir d’aider les autres et de changer le monde, en endossant le rôle et l’identité d’un Sauveur de l’humanité. Il existe aussi des personnages malhonnêtes qui profitent de la crédulité des autres. Plus modestement, chacun de nous fait face à la tentation de prétendre savoir pour autrui et d’être sûr de ses convictions au point de vouloir les imposer. Aucune démarche spirituelle ne peut se passer de traversées du désert. Elles sont là, entre autres choses, pour nous conduire vers plus d’humilité, c’est-à-dire moins d’égo, en fait, et surtout, plus de confiance et de simplicité. Cela permet d’accepter que les autres soient différents de nous et qu’ils n’empruntent pas les mêmes chemins. Pour conclure, je souhaiterais simplement encourager les personnes très sensibles à affirmer leur belle sensibilité et à ne plus avoir peur de parler sincèrement de leur recherche spirituelle.
Par Saverio Tomasella, Docteur en psychologie clinique, auteur de nombreux ouvrages.
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