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chronique Et vous, Noël, vous aimez ?  

ET VOUS, NOËL, VOUS AIMEZ ?



Nous sommes nombreux à aimer Noël, à nous laisser bercer par la magie de cette période, comme lorsque nous étions enfants.
Au-delà de sa symbolique religieuse, Noël est, pour beaucoup, synonyme de souvenirs agréables et de convivialité. Son atmosphère festive est une parenthèse enchantée qui rompt avec la routine du quotidien. Il y a, le temps de la fête, une quête de perfection, une envie de se rapprocher au plus près de ce symbole que représente Noël.
C’est l’occasion pour les familles disséminées de se retrouver pour partager un moment et préparer un environnement accueillant : la décoration, les repas ou encore les cadeaux choisis feront l’objet d’un soin particulier pour honorer l’évènement.

Nous serions 65 à 70 % des Français à aimer Noël, selon différents sondages. Il y a ceux qui l’attendent impatiemment et ouvrent tous les soirs leur calendrier de l’Avent, quel que soit leur âge. Et puis, il y a les autres, ceux qui n'aiment pas Noël, ceux-là ont mille et une raisons de ne pas l’aimer ; pour eux, la réalité est souvent autre.

En fonction de notre histoire, nos traditions ou notre environnement familial, Noël peut se teinter d’une coloration différente. Sa dimension de rassemblement vient cristalliser des souvenirs affectifs liés à l’enfance, heureux ou malheureux, aux frustrations non digérées, au manque, à la séparation, la perte d’un proche, la solitude …

De tout temps, la famille a été un lieu de turbulences que Noël ne suffit pas toujours à apaiser ou peut même exacerber parfois. Pourtant, cette fête devrait être un temps agréable de partage entre les générations, avec tous les compromis que cela suppose, mais on est souvent loin du tableau idyllique d’une famille chaleureuse réunie autour du sapin. Nombreux sont les films (La Bûche, Conte de Noël, ou encore Festen) à mettre en lumière ces réunions intimes où secrets de famille et rancœurs éclatent au grand jour ou resurgissent.

Nous avons tous plus ou moins en mémoire des scènes de Noël où tout ne s’est pas passé comme prévu. Certaines, avec le recul, paraissent plutôt cocasses et se transforment en anecdotes.

Ariane, qui reçoit chaque année toute la famille évoque avec humour le stress des derniers préparatifs : le plat trop petit qui doit contenir la dinde, la mayonnaise qui ne prend pas, la « crème renversée » qui s’étale sur la nappe, la bûche à chercher en dernière minute chez le pâtissier, oubliée !

Lily décrit sa tribu qu'elle doit supporter à chaque réveillon :" la cousine qui trouve que ma robe me boudine davantage que l’an passé, l’oncle raciste de plus en plus rebelle après l’apéritif, la belle-sœur dépressive faisant l’inventaire de toutes ses démarches avortées pour aller mieux, la tante dévote qui rappelle que Noël est avant tout une fête religieuse et n’admet pas que l’on puisse boycotter la messe de minuit, ou la belle-soeur "moi je" qui ne parle que d’elle, la belle-mère experte dans l’art d’offrir le plus kitsch des cadeaux, un peu comme le pull offert par Thérèse dans le film culte". En voici un extrait :

Le père Noel est une ordure

 

Noël cristallise toutes sortes d’émotions et de ressentis. Et vous, que vous inspire cette période festive ?

 

Regards croisés sur quelques ressentis intimes

 

Noël, pour moi, c’est la joie, l’émerveillement !

« Nous étions tous réunis et clamions en choeur des chants de Noël avant la distribution des cadeaux », dit Carla qui se souvient de l’immense arbre de Noël chez ses parents.
Pour Céline, c’est la réminiscence de l’émerveillement de l’enfant qui croit encore au père Noël et découvre les présents qu'il a déposés au pied du sapin scintillant de mille feux.
Lucie, chaque année, dès le 1er décembre, décore sa maison, rédige sa liste de cadeaux à offrir, de menus à composer. « Je veux faire de cette fête des instants uniques empreints de complicité et de gentillesse. Ce sont les valeurs transmises par mes parents qu’il me tient à cœur de perpétuer » confie-t-elle.

 

Noël, c'est la nostalgie du temps passé !

 « Je me souviens d'une époque où Noël prenait tout son sens lorsqu'on décorait le sapin en famille. Aujourd'hui, plus personne n'a le temps. Les sapins sont artificiels, décorés à la va-vite, je ne retrouve plus les odeurs de mon enfance et les enfants sont grands », dit Ingrid.

 

C’était mieux avant  ?

"Non, il y a les petits-enfants aujourd’hui et la magie se perpétue" dit Jacques. "Moi, impossible de concevoir Noël sans mes parents et les trois générations que nous représentons à présent" dit Laurette qui, chaque année, revient de Montréal avec mari et enfants passer les fêtes en famille.

Certains événements comme Noël sont susceptibles de stimuler notre inconscient avec toutes les réminiscences que cela réveille. Nombreux sont les patients à révéler des veillées de Noël au goût amer :

 

Pour moi, c'est le réveil des frustrations d'antan !

« Ma mère a toujours préféré ma sœur. Même dans ses cadeaux de Noël, elle fait encore des différences aujourd’hui » confie Léon.
La rivalité et la jalousie sont souvent au premier plan entre les frères et sœurs. Certains revivent, même 40 ans plus tard, les humiliations du passé et les tensions refont surface au sein de la fratrie.
Le retour à la famille, avec ce qui reste d’hostilité, n'est pas toujours aisé. Faire le deuil de la famille idéale est un travail psychique essentiel, au risque sinon de voir réapparaître à chaque fête, les mêmes frustrations.

 

Trahison. Ils nous ont menti !

« Chaque année, mon frère et moi écrivions une lettre de notre plus belle plume au père Noël, précisant bien à quel point nous avions été sages. En grandissant, nous avons appris que le gros barbu habillé de rouge n’existait pas et qu’il s’agissait d’une supercherie. On nous avait donc menti pendant toutes ces années ! » narre Christiane.
Grandir oblige chacun à devoir renoncer à ses croyances et à l’image du bon Père Noël amenant des cadeaux en traineau.

 

Noël, c’est triste !

L'idée de la fête peut toucher une blessure et raviver des peines. Les accidents de la vie, séparation, deuils.. peuvent survenir et après, rien n’est pareil.
« Notre grand-mère organisait des Noëls fabuleux où nous étions tous réunis avec les cousins. Son décès a marqué la fin d’une époque. Ma mère a pris le relais mais on sentait la contrainte. Finalement, c’était pesant pour tout le monde » dit cette patiente.
Il n’est pas simple de faire la paix avec les célébrations « d’avant » chargées de souvenirs qui nous serrent le cœur.

 

Et si nous savourions l'instant présent en évitant de nous encombrer de ruminations inutiles ?

Certes, les Noël de notre enfance ne seront peut-être plus aussi magiques. Mais nous pouvons garder nos cœurs d’enfants dans notre façon d’observer le monde, sans regarder "dans notre rétroviseur" ou alors entraîner notre cerveau à une mémoire sélective qui ne conserverait que les bons souvenirs en réprimant les mauvais qui finiront par disparaître, comme l'ont prouvé les recherches de Gerd Thomas Waldhauser (Université de Lund, Suède).

Il peut être utile aussi de cultiver une sorte de trêve de Noël pour garantir une réunion de famille la plus sereine possible où l’on prend des bonnes résolutions en mettant de côté ses inimitiés et ses désaccords, en se préparant psychologiquement, émotionnellement (Lire le guide de survie pour un Noël zen) afin de profiter au mieux de cette soirée de réveillon. Et si c’était, pour certains, le plus beau des cadeaux à offrir et à s’offrir ?

Apprendre à habiter le moment présent avec tout ce qu'il nous offre de plaisir, de bonheur et d’émerveillement est sûrement l'un des secrets des fêtes réussies.
Et puis, même si une certaine souffrance est là, il est possible de l'accepter et d’autoriser une autre partie de soi de participer au plaisir de la fête.

Noël est un moment de réconfort, de partage. Et lorsqu’on est seul, que la fête peut être source de solitude, il est toujours possible de la transcender en solidarité.
De nombreuses associations recherchent de l'aide pour des missions ponctuelles les soirs de fêtes. Des sites comme  tousbenevoles.org ou francebenevolat.org recensent, pour cette occasion, les missions disponibles.

Et puis, pour limiter l’avalanche des cadeaux, restriction oblige, vous pouvez recourir au principe du Père Noël secret qui consiste à tirer au sort une personne à qui vous offrirez un présent. Ainsi, chacun recevra quelque chose, tout en offrant un seul cadeau.

L’une de mes amies convie amis esseulés et famille autour d’un feu de bois ; chaque invité apporte un met à déguster ensemble et un cadeau surprise (à 10 euros, pas plus) mis dans une grande hotte à partager. Puis, après une minute de silence où chacun émet une pensée de paix (pour ceux qu'on aime, pour le monde, ou pour soi), place aux jeux de société les plus hilarants où l’on gagne le droit d’être heureux toute la soirée. Elle a compris le vrai sens de la fête de Noël qui passe par la générosité, la convivialité et la joie d’être là, ensemble, dans une ambiance chaleureuse.

Joyeuses fêtes à tous !

 

* Par Michèle Freud, psychothérapeute

Voir ses ouvrages

 



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