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  L'INSOMNIE, UNE CAUSE PSYCHOLOGIQUE* | 
  
L’insomnie liée à une cause psychologique représente 50 à 80 %des cas, selon les statistiques.À l’origine,  on retrouve souvent un élément déclencheur lié à des difficultés  professionnelles ou familiales, comme un décès, une séparation, une rupture,  une perte d’emploi, un traumatisme, avec son cortège de troubles (anxiété,  troubles du comportement, de l’humeur, états dépressifs…)
De l’anxiété  généralisée qui perturbe le sommeil à tout moment de la nuit, en passant par  les troubles obsessionnels compulsifs ou les phobies, l’anxiété sous toutes ses  formes alimente l’insomnie. Elle se traduit le plus souvent par des difficultés  d’endormissement liées à des pensées récurrentes, à des idées fixes et à toutes  sortes de préoccupations obsédantes.
Cette incapacité à « arrêter  la machine »active les systèmes d’éveils au coucher. Les problèmes de  sommeil sont également susceptibles d’être associés à un symptôme plus profond,  comme un trouble anxieux généralisé (TAG), avec une inquiétude excessive et une  sensibilité exacerbée à toute modification de l’environnement.
Certains voient dans le sommeil  une perte de contrôle, où pointe, quelquefois, en filigrane, une énigmatique  angoisse de se laisser aller au sommeil, ou encore la peur de mourir ou de  devenir fou qui maintient inconsciemment en état d’alerte. Autant d’angoisses  qui, selon la théorie freudienne, mènent dans l’inconscient un incessant combat  contre la pulsion de vie.
L’hypervigilanceliée aux troubles  anxieux se traduit par des difficultés d’endormissement, de l’agitation avec des  cauchemars et des réveils nocturnes qui augmentent les sensations de fatigue et  de sommeil non réparateur.
Un bon sommeil repose sur une  bonne connaissance de ses besoins et sur sa capacité à se prendre en charge.
Quelques  règles suffisent souvent à se réconcilier avec ses nuits, savoir mettre à  distance ses préoccupations, mieux gérer le stress et les émotions et marquer  des temps de pause pour une meilleure régulation du système neuro-végétatif.
L’endormissement dépend des  comportements du dormeur au moment du coucher. Restaurer une bonne hygiène du  sommeil et de vie est donc un préalable indispensable pour améliorer la qualité  de ses nuits.
Se libérer du  trop-plein de pensées et calmer son mental
	  Le flot des pensées qui tournent  en boucle au moment de s’endormir activel’esprit et nourrit les insomnies. 
	  Nos craintes multiples nous  empêchent de nous endormir avec sérénité. Imaginez mettre, symboliquement ou  réellement, une boîte sur votre table de chevet dans laquelle vous placez  toutes vos préoccupations, vos peurs, vos soucis, une manière de les laisser  hors du champ de votre mental.Les personnes préoccupées par le lendemain  peuvent lister dans leur carnet de bord toutes les tâches qu’il leur reste à  accomplir la journée qui suit, pour éviter d’y songer la nuit. Agissez comme  les courtisans japonais qui tenaient des « livres d’oreiller » qu’ils  plaçaient dans les tiroirs de leurs oreillers en bois. Avant de s’endormir, ils  y consignaientleurs impressions et leurs pensées de la journée, une manière de  s’en libérer.
• En position assise ou allongée, choisissez la zone de votre corps la plus sensible à votre  stress, un organe de prédilection sur lequel se portent en général vos tensions :  l’estomac, le ventre,la   gorge. Il sera votre baromètre physique qu’il vous appartient  de consulter à tout moment.
        • Puis  tout en focalisant votre attention sur ce lieu du corps, prenez une profonde  inspiration, et sur l’expiration, dirigez votre souffle vers lui et observez ce  qui se passe en vous ménageant un temps de pause pour cette écoute attentive.
	  Chaque  fois que vous consultez votre baromètre et que vous décelez une tension, vous  pourrez pratiquer cette respiration en pleine conscience pour vous détendre.
Juste avant de vous endormir :l’exercice «  trois bonnes  choses » 
	  Avant de vous endormir, pensez à  trois bonnes choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant et pour lesquelles  vous éprouvez de la gratitude. Martin Séligman et Christopher Peterson  ont constaté qu’au  bout d’une semaine, la pratique de l’« exercice des trois bonnes  choses » augmentait de façon significative le niveau de bien-être des  participants et serait plus efficace que de compter les moutons. « Si vous  vous endormez heureux, vous vous réveillez probablement heureux. Et si vous  vous endormez à côté de quelqu’un qui est heureux, cela augmente encore la  probabilité du bonheur », confirment-ils.
Par Michèle Freud, auteure de 
        Se réconcilier avec le  sommeil 
        Enfants, ados, les  aider à dormir enfin !  
	  Ed Albin Michel
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